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vieux Robillard et d’autres amis de leur âge.

« Bon, je l’ai fait partir tout de même ! s’écria le chemineau en se frottant les mains.

Madame d’Orvillet.

Qui avez-vous fait partir, mon bon Diloy ?

Diloy.

Mlle Félicie, qui ne dansait pas, madame. Son oncle l’a enlevée, les voilà qui galopent tout comme les autres.

Madame d’Orvillet.

Ah ! c’est vous ! Je vous en remercie, Diloy.

Mère Robillard.

Que madame ne croie pas que Mlle Félicie ait manqué de danseurs si elle avait voulu les accepter ; nous ne l’aurions certainement pas laissée dans l’oubli ; c’est qu’elle en avait refusé et on n’a plus osé.

Madame d’Orvillet.

Je le sais bien, ma bonne mère Robillard, et je suis bien aise que vous me donniez l’occasion de vous dire combien je regrette que ma fille se soit si mal comportée aujourd’hui. Je l’ai bien vu, sans que personne s’en fût plaint : mais j’espère que vous ne lui en voudrez pas.

Mère Robillard.

Oh ! madame ! Nous n’avons rien à pardonner. Nous savons qu’un enfant est un enfant, et qu’on ne peut pas exiger d’un enfant la raison d’une personne faite.

Madame d’Orvillet.

Je le sais, mais il y a certains défauts qui sont