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Madame d’Orvillet.

Si c’est un remords de conscience, tu fais bien ; seulement tu ferais mieux de l’avouer franchement au lieu de mentir, ce qui est très mal. Tu penses bien que je n’ai pas cru à ton mal de tête, que je ne crois ni à ton sommeil ni à ta guérison merveilleuse. Si je te permets de nous accompagner, c’est pour ta bonne, qui pourra nous rejoindre, au lieu de te garder.

Le général.

Et si nous t’emmenons, c’est à la condition que tu ne prendras pas tes grands airs et que tu seras polie pour tout le monde.

— Oui, mon oncle », répondit humblement Félicie, qui tremblait qu’on ne la laissât à la maison.

On descendit le perron.

« Et la voiture ? demanda Félicie. Elle n’est pas prête !

Madame d’Orvillet.

Nous allons à pied.

Félicie.

Pourquoi cela ?

Madame d’Orvillet.

Pour laisser au cocher et au domestique leur liberté ; ils ont tous congé jusqu’au soir.

Félicie.

Ce sera bien désagréable d’arriver à pied, comme des pauvres.

Madame d’Orvillet.

Ce sera beaucoup mieux que d’empêcher nos pauvres domestiques de s’amuser.