Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Rame.

Moi obéir à petite maîtresse. Quoi ordonne à Rame ?

Geneviève.

Je te défends de te faire mordre, Rame ; je t’en prie, Rame, mon cher Rame, ne le fais pas. »

Rame embrassa sa chère petite Maîtresse et dit :

« Rame obéir à petite maîtresse. »

Et il remit un de ses souliers déjà ôté.

Georges.

Puisque je vous ai ordonné d’aller dans l’eau, pourquoi remettez-vous vos souliers ?

Rame, froidement.

Rame obéir à petite maîtresse.

Georges.

Insolent ! Je le dirai à papa ; nous verrons ce qu’il dira, lui ; je vous arrangerai bien, allez !

Geneviève, effrayée.

Oh non ! Georges ; ne dis rien à mon oncle ; tu vas mentir et mon oncle te croira.

Georges.

Je dirai ce que je veux, et je mentirai si je veux, et je ferai chasser ce nègre si je veux, et toi avec lui si tu m’ennuies trop. »

Geneviève fondit en larmes. Rame, désolé, regardait Georges avec une colère qu’il n’osait pas faire paraître et qui augmentait le triomphe de Georges.

« Adieu, pleureuse, adieu, nègre ; je vais trouver