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Geneviève.

Tous les jours, mon ami. Elles sont de plus en plus rassurantes ; le grand danger est passé ; la plaie est presque fermée. Ma cousine Primerose va le voir tous les jours et lui donner de tes nouvelles. »

Au bout de deux mois Rame était guéri et rentré chez ses jeunes maîtres. Jacques était bien rétabli, et se préparait à se remettre en route pour Paris, en congé de convalescence. Avant son départ, il alla avec Geneviève recevoir une dernière bénédiction du Saint-Père, dont il portait la décoration et dont il avait reçu le grade d’officier. Le Saint-Père remit à Geneviève son portrait en camée pour avoir aidé par ses tendres soins à sauver un de ses chers zouaves.

Mlle Primerose, dont nous n’avons pas parlé, se voyant inutile près de Jacques, s’était vouée tout ce temps à soigner les blessés des hôpitaux ; elle y mettait un zèle, une activité, un entrain qui la firent remarquer entre toutes. Sa gaieté imperturbable ne l’abandonnait jamais ; elle donnait du courage aux pauvres blessés en les faisant rire malgré eux ; elle se chargeait de donner de leurs nouvelles à leurs familles, d’envoyer des secours à ceux qui manquaient du nécessaire, etc. Sa présence était une bonne fortune pour les salles où elle s’arrêtait ; à chaque lit on l’appelait ; elle avait une consolation pour chacun.

« Vous voilà bien mieux aujourd’hui, mon brave caporal ! Vous allez passer sergent en sortant d’ici.