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Geneviève.

Faites comme vous voudrez, ma cousine, pourvu que je ne perde pas une minute de Jacques.

Mademoiselle Primerose.

Tu ne perdras rien du tout ; sois tranquille. »

On déjeuna un peu à la hâte. Mlle Primerose, tout en mangeant, fit à Geneviève un inventaire si considérable de ce qu’il lui fallait pour le matin, pour l’après-midi, pour les dîners, pour les soirées, que Geneviève demanda grâce et se refusa absolument à de telles dépenses pour sa personne. Jacques riait et soutenait Mlle Primerose.

Geneviève.

Veux-tu donc, Jacques, que je sois de ces folles qui dépensent huit ou dix mille francs par an pour leur toilette ?

Jacques.

Tu ne seras jamais de ces folles, ma Geneviève, mais laisse ta bonne cousine te monter convenablement. Tu sais par une longue expérience qu’elle a beaucoup d’ordre ; elle ne t’entraînera pas dans des dépenses inutiles.

Mademoiselle Primerose.

Voilà qui est parler sagement (imitant Geneviève), mon Jacques chéri. — À la bonne heure ! tu as confiance dans la vieille cousine, toi. — Allons, sortons de table ; nous sommes tous pressés. Viens en voiture avec nous ; nous te déposerons chez le notaire. »

Ils partirent donc ensemble et se séparèrent pour se retrouver à l’heure du dîner. Ils avaient heureu-