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Le notaire.

Ce n’est pas à elle, Monsieur, qu’en revient l’honneur ; c’est à Mlle Primerose, qui vous connaît à fond. »

Georges s’inclina d’un air moqueur.

Le notaire.

Maintenant, Monsieur, veuillez me permettre de continuer l’affaire que j’ai à terminer avec Monsieur votre père, auquel j’ai quelques questions à adresser.

« Consentez-vous à renoncer à la tutelle de Mlle Geneviève Dormère ?

M. Dormère.

Non, Monsieur, je refuse.

Le notaire.

Veuillez, Monsieur, réfléchir avant de prendre une aussi grave décision. En cas de refus, dont vous voudrez bien me donner acte, je dois déposer demain, au greffe du tribunal, la demande faite par moi, subrogé tuteur de votre nièce, de vous enlever juridiquement vos droits et votre titre de tuteur et de vous faire rendre vos comptes de tutelle ; je me réserve à en donner les motifs. Je vous attaque en calomnie contre le serviteur dévoué de votre nièce que vous avez accusé de vous avoir volé dix mille francs, et j’apporte pour preuve la lettre de votre fils, écrite et signée par lui. M. Georges sera conduit en prison à ma requête, pour procéder au jugement en cour d’assises et constater que c’est bien lui qui est le voleur et non pas le pauvre nègre de votre nièce.

« Je reviendrai dans une heure savoir votre