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à ses maîtres. Quant à ce mariage dont vous me parlez, c’est, des deux côtés, un enfantillage qui ne demande qu’un non très accentué et irrévocable. Vous connaissez aussi bien que ma nièce mes intentions à l’égard de son mariage ; elles s’exécuteront plus tard, à moins qu’elle ne m’oblige à la faire renfermer dans un couvent jusqu’à sa majorité. Recevez, ma cousine, l’assurance de tous mes sentiments.

« L. Dormère. »


Le visage de Mlle Primerose exprima une telle irritation, que Jacques et Geneviève s’empressèrent de lui demander ce qu’était cette lettre qui paraissait l’impressionner si vivement.

Mademoiselle Primerose.

C’est la réponse de M. Dormère ; elle est telle que je vous l’avais annoncée, mais plus méchante et plus sotte que je ne le supposais. Je ne le croyais pas aussi ignoble. Je vais la porter à notre bon notaire et je lui demanderai d’aller lui-même à Plaisance dès demain, pour en finir avec ces misérables, et il se chargera de ma réponse, que je vais écrire immédiatement. »

Avant de quitter le salon, Mlle Primerose donna la lettre à Jacques, qui la lut tout haut à Geneviève.

Jacques.

C’est abominable, odieux ! Et voilà l’homme auquel tu voulais sacrifier, ma Geneviève, ton bonheur et le mien.