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Geneviève remercia affectueusement ce bon et fidèle serviteur qui avait toujours été pour elle un ami dévoué et qui ne vivait que pour elle.

Rame pleurait et ne pouvait ni exprimer ni contenir sa joie. Il étouffait et ne pouvait parler.

Geneviève.

Calme-toi, mon bon Rame, et, au lieu de pleurer, réjouis-toi avec moi. Si tu savais comme je suis heureuse et comme mon cher Jacques est heureux ! Nous partirons ensemble pour Rome dans quinze jours ou un mois et nous y resterons avec lui tant qu’il y restera. »

Geneviève expliqua à Pélagie et à Rame quels étaient leurs projets, et que le mariage n’aurait lieu qu’après la campagne qui se préparait. Elle se mit ensuite à lire et à faire de la musique en attendant Jacques et Mlle Primerose. Jacques arriva exactement à six heures, mais Mlle Primerose se fit attendre comme la veille.

Pélagie grogna un peu, mais elle soigna son dîner en prévoyant le retard.

Quand Mlle Primerose rentra enfin à sept heures comme la veille, elle se jeta sur un fauteuil.

Mademoiselle Primerose.

Ouf ! Je suis fatiguée ! Il fait une chaleur ! Eh bien, mes enfants, qu’avez-vous décidé ?

— Chère cousine, dit Geneviève en embrassant Mlle Primerose, Jacques a changé d’avis : il ne me trouve plus trop jeune pour me marier, et il consent à risquer son bonheur en subissant mon joug.