Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/325

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Petite Maîtresse manger bien ; — petite Maîtresse content. — Petite Maîtresse rire. — Bon Moussu Jacques ! Rame heureux. »

Quand le déjeuner fut terminé, Mlle Primerose arrangea Geneviève sur un canapé, lui dit de se reposer et emmena Jacques ; avant qu’il partît, Geneviève l’appela.

« Jacques, lui dit-elle affectueusement, tu reviendras me voir avant de t’en aller ?

Jacques.

Certainement, ma bonne chère Geneviève, je ne partirai pas sans t’avoir revue. »

Et il sortit pour aller rejoindre Mlle Primerose, qui attendait le moment de lui parler avec autant d’impatience que Jacques en éprouvait de l’entendre parler.

La conversation dura plus d’une heure ; Jacques, très ému, ne se lassait pas d’écouter et d’interroger. Quand elle fut arrivée au jour qui précéda leur départ de Plaisance, elle se leva, ouvrit une cassette dont elle portait toujours la clef sur elle, en tira une lettre et dit :

« Lis maintenant cette lettre ; elle achèvera de te faire connaître la scélératesse de ce monstre. Geneviève ne sait pas que je l’ai lue, que je l’ai gardée ; ne lui en parle pas. »

Jacques, déjà bouleversé du récit que lui avait fait Mlle Primerose, lut cette lettre de Georges avec une indignation, une colère qu’il eut peine à maîtriser. Quand il l’eut finie, il la jeta par terre, la repoussa du pied et, se jetant dans un fauteuil, la