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biche au menton ; elle le reconnut sur-le-champ et s’élança vers lui en criant :

« Jacques, Jacques, c’est toi ! »

Oubliant dans sa joie son âge et celui de Jacques, elle se jeta à son cou en l’embrassant tendrement.

Geneviève.

Jacques, cher Jacques, que je suis heureuse de te revoir !

Jacques.

Et moi donc, ma bonne, ma chère Geneviève ! voici près d’un an que je ne t’ai vue. J’ai fait, comme tu sais, un long et intéressant voyage en Orient, et m’en voici revenu depuis deux mois, que j’ai passés chez mes parents à la campagne ; tu étais absente. Mais comme tu es maigre et pâle, ma pauvre Geneviève ; es-tu malade ?

Geneviève.

Je l’ai été, Jacques ; j’ai manqué mourir.

Jacques.

Mourir ! Oh ! mon Dieu ! et moi qui n’en ai rien su. Que t’est-il donc arrivé ? »

Geneviève voulut répondre, mais les larmes lui coupèrent la parole ; elle dit en sanglotant :

« J’ai été bien malheureuse, Jacques,… ; si tu savais… »

Elle ne put continuer ; les sanglots l’étouffaient. Jacques était désolé et cherchait à la consoler en lui prodiguant les plus affectueux témoignages de son amitié.

Jacques.

Ma Geneviève ! mon amie ! si tu savais combien