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touché des soins que vous avez donnés à ma chère Geneviève !

Rame.

Pourquoi chère Geneviève ? Avant pas chère. Pourquoi touché ? Moi pas soigner vous, pas pour vous ; moi aimer jeune Maîtresse et moi malheureux quand jeune Maîtresse pleurer, quand jeune Maîtresse souffrir ; et moi soigner jeune Maîtresse pour elle, pour moi, pas pour vous.

Georges.

Je le sais, mon bon Rame ; et voilà pourquoi je vous aime, et je vous demande de lui remettre cette lettre qui lui fera plaisir, j’en suis sûr. »

Rame hocha la tête d’un air de doute. Il prit la lettre, la retourna dans tous les sens, avec hésitation, comme s’il craignait qu’elle ne contînt quelque maléfice, puis il dit :

« Et si moi la donner à Mam’selle Primerose ?

Georges.

Non, non, Rame, ne faites pas cela. Geneviève serait très fâchée contre vous ; elle seule doit la lire. Vous verrez comme elle sera contente. Me promettez-vous de la lui donner à elle et à personne d’autre ?

Rame.

Si jeune Maîtresse contente, moi donner tout de suite. »

Et Rame entra chez Geneviève. Georges l’entendit dire :

« Moussu Georges envoyer lettre à jeune Maîtresse ; lui, dire : jeune Maîtresse très contente.