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été, vous l’êtes et vous le serez. — Veuillez m’envoyer Rame pour m’aider à la monter dans ma chambre, et si vous touchez à Rame, si vous dites un mot de votre injuste soupçon, vous tuez votre nièce ; voyez si vous avez le courage de supporter ce remords de toute votre vie : c’est la dernière parole que je vous adresse.

M. Dormère.

Georges, aide Mlle Primerose à transporter cette fille chez elle. »

Georges voulut s’approcher. Mlle Primerose l’empêcha d’avancer.

Mademoiselle Primerose.

Ne la touchez pas, Monsieur ; elle vous l’a défendu. Sortez et appelez Rame. »

Georges s’empressa de quitter l’appartement ; M. Dormère le suivit.

Peu d’instants après, Rame entra ; quand il vit Geneviève étendue sur le canapé, pâle comme une morte et sans mouvement, il se précipita vers elle en poussant un cri.

« Petite Maîtresse morte ! Petite Maîtresse pas bouger. Morte, morte !

Mademoiselle Primerose.

Pas morte, mais évanouie, mon bon Rame ; emportez-la dans ma chambre et envoyez-moi Pélagie. »

Rame prit Geneviève dans ses bras et l’emporta en courant, suivi de Mlle Primerose. Arrivé dans sa chambre, il la déposa doucement sur le lit, sortit en pleurant et appela Pélagie à grands cris.