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M. Dormère.

Pourvu que ce ne soit pas la fatigue de notre travail de bibliothèque qui t’ait fait mal ! À propos, as-tu pensé à retirer la clef en t’en allant ?

Geneviève.

Oui, mon oncle ; la voici, ajouta-t-elle en la lui remettant.

M. Dormère.

Comme ta main tremble, ma pauvre enfant ! Tu es réellement indisposée.

Geneviève.

Ce ne sera rien, mon oncle ; ne vous en inquiétez pas. »

Georges la regarda d’un air étonné. Il lui offrit un verre de vin ; elle le repoussa avec un regard qui le troubla.

Georges.

T’es-tu fatiguée avant le déjeuner, Geneviève ? Réponds-moi. Ta pâleur m’effraye.

Geneviève.

Je vous dis que ce ne sera rien. Ce sera passé après déjeuner.

Georges.

Que veut dire cela ? pensa Georges. Elle ne me tutoie pas ; elle m’a regardé d’un air… Se douterait-elle de quelque chose ?… Aurait-elle vu ?… C’est impossible ; il n’y avait personne… J’étais seul. Et puis, quand même elle se douterait de quelque chose, elle est bonne, et elle ne le dirait pas… D’ailleurs mon père ne le croirait pas. »

Georges acheva de se rassurer en se confirmant