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merose rentrèrent dans le salon et on se mit à table. Geneviève fut très gaie, très animée ; elle avait perdu la crainte que lui donnait jadis la présence de son oncle. M. Dormère était émerveillé de l’esprit, de l’amabilité de sa nièce, dans laquelle il cherchait vainement la petite fille craintive et la pensionnaire timide d’autrefois ; il la trouvait charmante, et il était heureux de penser que cette jeune personne accomplie serait un jour sa belle-fille.

Mlle Primerose était contente du succès qu’obtenait sa jeune cousine, qu’elle avait si bien dirigée et qui lui devait une grande partie de ce qu’elle était. Georges parlait peu ; il redoutait les railleries et la clairvoyance de Mlle Primerose et se contentait de ne pas quitter Geneviève des yeux et d’applaudir à toutes ses paroles.

Après dîner, on fit une longue promenade, après laquelle Mlle Primerose fit la partie de piquet avec M. Dormère, pendant que Geneviève crayonnait dans son album, tout en causant avec Georges.

« Sais-tu dessiner ? lui demanda-t-elle.

Georges.

Non, pas beaucoup ; assez pour faire des figures d’algèbre et de mathématiques et pour lever un plan.

Geneviève.

Mais c’est très utile cela. Aimes-tu la musique ? Joues-tu d’un instrument quelconque ?

Georges.

Non, je n’ai jamais eu le temps de me laisser aller à mon attrait pour la musique.