ressentiments sur ton long oubli. C’était tout naturel ; nous vivions si séparés : moi petite fille, toi jeune homme déjà et occupé d’études sérieuses.
Je te remercie de me rassurer sur tes sentiments à mon égard ; mais ce n’était pas à ma cousine Primerose que je pensais. C’est à toi dont j’admirais la grâce, l’élégance, la distinction. Je ne t’avais pas bien vue ce matin, tant j’étais saisi ; à présent que je te vois mieux, je comprends qu’on ne se lasse pas de te voir et de t’entendre. Jusqu’au charme de la voix, tout y est.
Georges, ne dis pas de ces folies dont je n’ai pas l’habitude et qui me déplaisent.
Pourquoi te déplaisent-elles ?
Parce que je n’aime pas l’exagération, même quand elle est à mon profit. Ne sois pas comme un monsieur avec une demoiselle étrangère ; soyons comme des anciens quoique jeunes amis, sans cérémonie comme on doit l’être entre frère et sœur.
Puisque tu le veux, je tâcherai ; mais tu ne me défends pas de te regarder ?
Oh ! quant à cela, tant que tu voudras : cela ne me fait rien du tout.
Et tu me permettras d’aller chez toi, de causer