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gance qui en font une des plus charmantes femmes que j’aie jamais vues.

Georges.

Quel portrait séduisant ! Et quelle fortune a-t-elle ?

M. Dormère.

Ses parents lui ont laissé soixante mille livres de rente ; depuis je l’ai augmentée de quatre cent mille francs, en plaçant ses revenus.

Georges.

Elle a vécu à vos crochets tout ce temps-là ?

M. Dormère.

Non, je donnais pour son éducation quinze mille francs par an sur ses revenus.

Georges.

Au fait, c’est un joli parti ; il vaut la peine qu’on s’en occupe un peu.

M. Dormère.

Mais tu comprends que pour la faire consentir à t’épouser, il faut lui plaire ; et que si tu la négliges, tu ne lui plairas pas. N’oublie pas, mon ami, que tu as bien des choses de ton enfance à lui faire oublier ou du moins pardonner.

Georges.

Quant à cela, je ne suis pas inquiet ; elle est bonne et douce ; je suis sûr qu’elle a déjà tout oublié et depuis longtemps.

M. Dormère.

Ne t’y fie pas trop, mon ami ; les impressions d’enfance s’effacent difficilement et celles que tu lui as laissées ne doivent pas t’être favorables.