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Azéma.

Oui, Mademoiselle.

Mademoiselle Primerose.

C’est bien, vous prendrez le chemin de fer de sept heures, demain matin ; vous reviendrez le soir ; plus tôt, si vous avez trouvé ce que je vous demande. Vous comprenez ?

Azéma.

Ce n’est pas difficile à comprendre, Mademoiselle ; à moins d’être une idiote, ce que je ne suis pas, Dieu merci.

Mademoiselle Primerose.

Vous pourriez vous dispenser de dire tant de paroles inutiles. Un « oui, Mademoiselle » aurait suffi. Mais je ne peux pas vous corriger de cette mauvaise habitude de parler, parler toujours, dire cent paroles pour une.

Azéma.

Mais je ne parle pas comme dit Mademoiselle. D’abord cela me serait difficile, car c’est Mademoiselle qui a toujours la parole ; c’est à peine si je puis placer un mot.

Mademoiselle Primerose.

Peut-on s’abuser à ce point ! Moi qui ne parle presque pas, au point que je me reproche souvent de ne pas assez parler.

Azéma.

Mademoiselle peut avoir la conscience tranquille sur ce point ; elle parle assez, Dieu merci !

Mademoiselle Primerose.

Vous devenez impertinente, Azéma. Voilà ce que