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merose, moi voir Moussu Georges monté sur grande chaise rouge ; lui tenir dans les mains pinceaux, palette à Mam’selle Primerose ; moi voir pauvre Rame avec cornes, avec habit laid, noir ; moi effrayé voir Rame diable, moi pousser grand cri, et moi courir vite chercher Mam’selle Primerose et petite Maîtresse. Voilà quoi voir Rame.

M. Dormère.

Mon cher, Georges n’a pas bougé de sa chambre ; vous vous êtes trompé, ce n’était pas Georges.

Rame.

Moi assure moi avoir vu Moussu Georges ; moi jure c’était Moussu Georges. Lui faire Rame diable.

M. Dormère.

Et moi je vous dis que vous êtes un menteur et que je ne crois pas un mot de ce que vous dites ; et comme je ne veux pas que mon fils soit victime de votre méchanceté, je vous chasse de chez moi et je vous défends d’y jamais rentrer.

— Petite Maîtresse ! petite Maîtresse ! » s’écria douloureusement le pauvre Rame ; et il se jeta aux pieds de Mlle Primerose en implorant sa protection.

Georges, triomphant.

Et puis, papa, si j’avais peint tout cela, comme dit Rame, j’aurais de la couleur aux mains, et voyez les miennes ; elles sont propres et sans couleur. »

Rame restait atterré des paroles de M. Dormère et de l’impudence de Georges. Mlle Primerose n’était pas moins indignée, mais elle n’avait aucune