Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/217

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« C’est ce que nous allons voir », dit Mlle Primerose avec indignation.

Elle sortit précipitamment.

M. Dormère, serrant les deux mains de Georges.

Georges, je t’en supplie, dis-moi la vérité ; à moi seul ; à moi ton père, qui t’aime, qui te croit, qui te pardonnera si tu avoues franchement ta faute, laquelle, au total, est plus une espièglerie qu’une méchanceté. Dis-moi, mon fils, est-ce Rame qui s’est trompé en croyant te reconnaître, ou si c’est toi qui me trompes en niant la vérité ? »

Georges eut un instant d’hésitation, il fut sur le point d’avouer sa faute, de se jeter au cou de son père dont la bonté le touchait.

Georges.

Papa, dit-il, papa, Rame…, Rame s’est trompé ; il a pris un autre pour moi. Je vous jure que je ne l’ai pas vu depuis le déjeuner.

— Je te crois, mon ami, je te crois. J’entends ma cousine ; je la détromperai, car elle est persuadée que c’est toi.

Georges.

Et chassez ce vilain Rame, mon cher papa, qui cherche toujours à me nuire près de vous.

Mademoiselle Primerose.

Voici Rame que je vous amène, mon cousin. Interrogez-le vous-même ; vous jugerez après.

M. Dormère.

Rame, quand avez-vous vu Georges et qu’avez-vous vu ?

Rame.

Moussu Dormère, moi entrer chez Mam’selle Pri-