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pu si bien réussir. Je ne vous connaissais pas ce beau talent, ma cousine ; je vous en fais mon sincère compliment. — Comme c’est bien rendu ! — Et bien posé. Rien n’y manque.

Mademoiselle Primerose.

Que l’habit, mon cousin. Figurez-vous que Rame a demandé et que je lui ai promis de l’habiller en rouge et or.

M. Dormère.

C’est ce que j’ai appris en bas à la cuisine, où ils sont groupés autour de Rame qui saute et qui crie ; à eux tous ils font un tapage infernal.

Mademoiselle Primerose.

Je n’ai jamais vu un homme si heureux ! Il a manqué de nous étouffer dans un élan de joie.

M. Dormère.

Je trouve seulement que Geneviève aurait dû me consulter avant de promettre à son nègre un vêtement aussi coûteux.

Geneviève.

Je vous demande bien pardon, mon oncle ; c’est vrai ; j’aurais dû vous en demander la permission ; mais j’ai parlé sans réfléchir, et la grande joie de mon pauvre Rame m’a empêchée de sentir que j’avais eu tort.

M. Dormère.

C’est ainsi que vous faites sans cesse des sottises ; vous agissez et vous parlez toujours sans réflexion.

Geneviève, timidement.

Excusez-moi, je vous en prie, mon oncle ; j’espère