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M. Dormère reçut Mlle Primerose à son arrivée.

« Et Geneviève ? dit-il.

— Geneviève ! s’écria Mlle Primerose ; je l’ai oubliée : elle joue avec les enfants. »

M. Dormère, étonné et un peu mécontent, appela Pélagie et Rame ; et s’adressant au cocher qui aidait à décharger les malles :

« Attendez un instant, je vous prie ; vous emmènerez Pélagie et Rame qui ramèneront Geneviève à pied. »

Et il lui glissa une pièce de cinq francs dans la main.

Le cocher ôta son chapeau et proposa de ramener Mlle Geneviève en voiture.

« Non, merci, Félix ; elle reviendra à pied ; c’est si près par la traverse. »

Les malles étaient déchargées ; les domestiques les montèrent avec Azéma dans l’appartement de Mlle Primerose, qui restait un peu confuse de son oubli. La voiture de Mme de Saint-Aimar était partie emmenant Pélagie et Rame, indigné que sa petite maîtresse eût été oubliée.

M. Dormère.

Entrez donc, ma cousine ; venez prendre possession de votre chambre.

Mademoiselle Primerose.

Mon cousin, je suis désolée, honteuse d’avoir oublié cette pauvre enfant ; j’ai été si bousculée, si tourmentée à Saint-Aimar, mon amie a été si disgracieuse, que je ne savais où j’en étais. Je n’avais plus la tête à moi.