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Mademoiselle Primerose.

Je l’ai dit, mais elle n’a pas osé m’inviter sans l’autorisation du pacha de Plaisance.

M. Dormère.

C’est bête à Geneviève, elle a voulu faire la victime, comme toujours.

Mademoiselle Primerose.

Mais pas du tout. C’est vous qui allez, comme toujours, tomber sur elle avec votre tyrannie accoutumée.

M. Dormère.

Tyrannie ! Moi tyran ! Mais qu’avez-vous donc aujourd’hui, ma cousine ?

Mademoiselle Primerose.

Je n’ai rien, monsieur, je n’ai rien ; c’est l’esprit de justice que je possède malheureusement plus que vous, qui me fait bouillir devant l’oppression tyrannique, je répète le mot.

M. Dormère.

Mais, ma cousine, je vous demande encore une fois : qu’avez-vous ? Est-ce pour me dire toutes ces belles choses que vous venez me voir aujourd’hui ?

Mademoiselle Primerose.

Pas du tout ; elles me sont échappées malgré moi ; je viens vous faire une visite d’amitié.

M. Dormère, avec ironie.

En effet, vous me témoignez une grande amitié.

Mademoiselle Primerose.

Plus que vous ne le pensez, mon cher. Voyons, causons comme de vieux amis. Voulez-vous me