Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avaient à demi rassasié. M. Dormère paraissait très heureux d’avoir son fils, il était très aimable pour Jacques et beaucoup plus affectueux pour Geneviève.

Dans l’après-midi, pendant que Rame faisait un arc et des flèches pour Jacques et pour Geneviève, M. Dormère emmena Georges dans le potager.

M. Dormère.

Je vais te donner deux beaux abricots que j’ai gardés pour toi, mon ami, et tu en emporteras deux autres pour te rafraîchir en route.

Georges.

Mais Jacques les verra, papa ; il faudra que je lui en donne un.

M. Dormère.

Non ; j’en donnerai deux petits à Jacques ; les tiens sont remarquablement bons et beaux. »

Quand ils arrivèrent près de l’espalier, M. Dormère ne trouva plus les beaux abricots.

« Eh bien, dit-il avec surprise, que sont-ils devenus ? Il n’en reste plus que des petits. — Jules, Jules, venez par ici ; où sont les quatre beaux abricots que j’avais fait garder pour mon fils ?

Le jardinier.

Je ne sais pas, Monsieur ; ils y étaient ce matin.

M. Dormère.

Vous laissez donc cueillir mes fruits ?

Le jardinier.

Jamais, Monsieur ; personne n’entre au jardin.

M. Dormère.

Mais comment ces magnifiques abricots ont-ils disparu ! Quelqu’un est-il venu au potager ?