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aussi affectueuses. M. Dormère s’aperçut de sa surprise et se reprocha plus vivement encore sa froide indifférence. Il s’approcha d’elle et l’embrassa avec tendresse. Geneviève fondit en larmes, jeta ses bras au cou de son oncle et lui rendit ses baisers en disant d’une voix entrecoupée par ses larmes :

« Merci, mon oncle ; merci mille fois de votre bonté.

— Ne pleure plus, ma fille, ne pleure plus ; tout est fini, n’est-ce pas ? Tu resteras une bonne fille comme tu as toujours été et tu trouveras en moi un meilleur oncle que je ne l’ai été jusqu’ici. »

M. Dormère l’embrassa une dernière fois et retourna dans son cabinet de travail.

Quand il fut parti, Geneviève essuya ses yeux ; sa bonne les lui fit bassiner dans de l’eau fraîche, et acheva de la consoler en lui proposant d’aller passer l’après-midi avec ses amis de Saint-Aimar.

Geneviève demanda à sa bonne d’aller chercher Rame pour le rassurer ; Pélagie voulut descendre, mais elle rencontra Rame qui montait tout doucement pour savoir des nouvelles de sa petite maîtresse.

Pélagie.

Voici tout justement Rame qui montait, Geneviève ; raconte-lui toi-même ce que t’a dit ton oncle.

Geneviève.

Viens vite, Rame, mon cher Rame. Mon oncle a été très bon ; il est très fâché de m’avoir fait pleurer ; il m’a presque demandé pardon et il m’a promis qu’il m’aimerait beaucoup.

Rame.

Moi pas croire oncle : lui méchant ; lui jamais