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merce de salaisons ; c’est que la Nouvelle-Angleterre avait des pêcheries très importantes. La pêche de la morue, qui entretenait une rivalité constante avec les Français, employait 360 vaisseaux (d’un port de 33 000 tonneaux), sur lesquels 300 appartenaient à des armateurs du Massachussets.

Cependant, le conflit allait devenir aigu entre la métropole et les colonies. C’est que, des deux parts, les tendances anciennes s’exagéraient. La métropole, par intérêt et aussi par esprit conservateur, voulait rendre plus stricte la dépendance économique des colonies, et, d’autre part, le principe de la liberté économique, qui s’affirmait partout, fortifiait encore les revendications des colons.

Grenville, le ministre anglais, ne se contentait pas d’accroître le nombre des articles énumérés qui ne pouvaient être exportés qu’en Angleterre ; il décida, en 1766, que toute marchandise provenant des colonies ne pourrait être transportée qu’en Angleterre.

Bientôt, la métropole essaya d’instituer un régime de taxes, qui posait d’une façon plus vive la question de la subordination des colonies. Ce fut d’abord la taxe sur le, timbre (Stamp Act), de 1765, qui souleva l’opposition de tous les colons ; ce furent ensuite les droits sur le papier, le verre, le plomb, le thé, à leur entrée en Amérique, établis par Townshend, en 1767.

Ces diverses mesures posaient une question de principe les colons ne voulaient pas se soumettre à des droits nouveaux, qu’ils n’avaient pas consentis, puisqu’ils n’étaient pas représentés au Parlement anglais. Ainsi la question de la taxation joua un rôle peut-être plus considérable encore que la question de la liberté commerciale dans les événements qui ont donné naissance à la Révolution américaine. Cependant, c’est la législation commerciale qui est peut-être la cause la plus profonde de la