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petite tendance vers la concentration. En 1775, est créée à Philadelphie The United Company of Philadelphia for promoting American Manufactures. On voit aussi se former quelques bourgs industriels : Germantown, Haverhill, Lancaster, Bethlehem. En 1750, une manufacture de toile avait été créée à Boston ; après 1760 et surtout 1770, la concentration industrielle fait quelque progrès dans la filature. Les jennies apparaissent à Philadelphie et à Beverley (dans le Massachussetts), mais les colonies sont, à cet égard, très en retard sur l’Angleterre ; celle-ci avait défendu l’exportation des machines en Amérique[1]. Cependant, il est bien visible que le faible développement industriel des colonies anglaises a été déterminé moins par le système mercantile que par les conditions générales de leur évolution économique.

C’est donc le commerce qui est l’une des grandes ressources des colonies anglaises. Il s’est énormément accru de 1700 à 1774 (il aurait même décuplé, au dire de Burke).

La métropole s’efforce d’en tirer le plus grand bénéfice, de se le réserver le plus complètement possible. Mais elle n’y parvient pas, puisque 40 % des importations et 45 % des exportations se font avec d’autres pays que l’Angleterre, c’est-à-dire avec les Indes Occidentales, la Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve, l’Europe et l’Asie.

Le tableau suivant, pour l’année 1769, est bien significatif[2] :

Grande-Bretagne Europe méridle Indes occidles Afrique Total
Importations 1 604 000 76 000 789 000 151 000 2 623 000
Exportations 1 531 000 552 000 747 000 20 278 2 852 000
  1. Sur ce qui précède, voy. Victor S. Clark, History of the Manufactures in the United States, Washington, 1916, et C.-D. Wright, L’évolution industrielle des États-Unis, trad. fr., 1901.
  2. Les chiffres représentent des livres sterling.