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Ce pluvieux hiver, c’était l’antique loi,
Ce gracieux printemps, c’est la grâce et la foi,
Que les fleurs de vertu ont fait partout reluire

Desquelles a été ornée excellemment
Celle que le grand Dieu a chéri tellement
Que pour épouse et mère il la voulut élire.


L’AME


Comme en beauté se renforce et accroît
La tendre fleur, qui prend naissance et croit
En bon terroir, étant bien arrosée
Souventes fois de pluie et de rosée :
Mon âme aussi, par la douce liqueur
Du saint Esprit, florit et prend vigueur :
Mais aussitôt qu’elle perd cette grâce.
Elle languit et sa beauté se passe.
Comme une fleur qui sa naissance prend
En terre sèche, et sur qui ne descend
Aucune humeur[1] de rosée ou de pluie,
Dont elle était élevée et nourrie.

  1. Eau.