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soubrettes et bonnes à tout faire

graphe, ne boucle plus la boucle d’un p’tit jeune homme que si c’est Polaire qui offre ses grâces postérieures ; Willy qui ne sut jamais voir aux yeux d’autrui que ses propres vices, m’accusera, j’espère, d’avoir cédé à une nostalgie perverse : je viens de relire deux de ces volumes de contes où Mendès, fameux par ses imitations, se laisse saisir lui-même, fuyant et onduleux seulement comme une amuseuse qui s’amuse.

Dans les exercices de L’homme-orchestre, il m’a paru masturbateur remarquable. Je recommande ce livre — dirai-je : émouvant ? — aux potaches, pour qui il vaudra un portrait d’actrice. Les vieillards, grâce à lui, mendieront moins de caresses préparatoires et paraîtront rajeunis de dix ans. Quelque esprit est dépensé, d’ailleurs, à cette basse besogne et, si on le compare au travail de Willy, notre plus récent allumeur, on trouve délicat et élégant le geste dont Mendès nous frôle et nous énerve.

J’ai relu aussi Arc-en-Ciel et Sourcil-Rouge. Ce recueil a le mérite négatif d’être moins ignoble que d’autres produits du délicieux pornographe décoré. Même, par comparaison, sur les trente-deux fragments qu’il contient, deux offrent quelque intérêt. Le livre dé-