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balancements timides servent peut-être le poète exquis autant que ses images un peu flottantes et ses couleurs aux grâces atténuées. Il ne faudrait pourtant pas, parce qu’il a le tort de sourire la même grimace, croire que Maurice Mæterlinck nous apporte, sous les mêmes ingéniosités superficielles, les mêmes banalités foncières qu’un Jules Lemaître ou un Anatole France.

Je ne lui garderai point rigueur d’habiletés qui lui servent aujourd’hui et lui nuiront demain. Sa pensée centrale est noble, belle et puissante : il me paraît juste de la délivrer de ce qui lui est contraire ou étranger.

Je négligerai aussi quelques laideurs et quelques gestes déplaisants : la façon un peu ridicule dont l’auteur se met parfois en scène et ce qu’il y a de trop personnel, d’un peu bassement pratique, dans certaines de ses inquiétudes. Oublions ces gravats et pénétrons dans le temple.

L’humanité, affirme Mæterlinck, « veut enfin connaître la vérité ». Elle « a trouvé dans cette recherche une raison d’être qui remplace toutes les autres. » Elle est pourtant loin d’être lasse du mystère et « c’est l’inconnu ou l’incon-