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occupée pour le quart d’heure. Mais ton tour viendra, et tu verras comme c’est bon. »

La langue est pourtant maladroite et chatouille d’une façon qui serait désagréable à un épiderme sensible. Vous me direz que, sous l’éloge, un poète est bardé comme un pachyderme et qu’il faut gratter fort pour qu’il grogne un remerciement. Aussi je ne rirai pas trop de « la parenté qu’offre M. de Régnier avec le pur poëte d’Eloa et de la Maison du Berger ». Des excuses de commerçant ne sont pas une satisfaction et nulle amende honorable ne laverait Gregh d’une telle phrase.

Pour louer des vivants utiles, son inconscience insulte tous les grands morts. Après Vigny abaissé jusqu’à Henri de Régnier, voici Balzac qui devient un demi Anatole France. Oui, vraiment, le prétendu critique ose dire que les bavardages élégants de M. Bergeret, philosophe ingénieusement superficiel et romancier impuissant à créer un caractère, le font songer, ébloui, à « du Montaigne… dans du Balzac ».

Plus rien ensuite ne peut m’étonner chez Fernand Gregh, et je remarque à peine la perversité d’odorat grâce à laquelle en se penchant