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émotions intellectuelles si Mauclair ne m’informait qu’à ce moment le dictateur est rejeté dans la démence « par l’ironie des lois invisibles. » Si ces « lois invisibles » sont celles qu’il vient de découvrir, il me semble qu’il vient d’atteindre la sagesse ; s’il est dément, je désire qu’on m’indique les vraies « lois invisibles ». Cette confusion et les excessives promesses médiocrement tenues rendent la seconde partie hésitante et, malgré une certaine abondance d’idées et d’images, la font paraître vide.

Ce livre original, vigoureux parfois, ne forme point un ensemble solide. Visiblement, ce « roman épique » a été écrit trop vite. S’il est beau de concevoir de nobles ambitions, il convient de les réaliser sans hâte. Camille Mauclair — je le crains — est de ceux qui se hâtent toujours et qui bâclent, qui manifestent par éclairs un réel talent, mais qui n’élèveront point l’œuvre.

Ses essais critiques comprennent, outre un éloge déjà ancien et vraiment bien jeune de Laforgue, un volume très intéressant, l’Art en silence.

Trois chapitres de ce livre (L’esthétique de Stéphane Mallarmé, Le symbolisme en France,