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guste Dorchain, qu’on vous attribue « le fini du travail et l’infini du sentiment». Êtes-vous sûr, comme l’aimable critique, que vos Étoiles éteintes, banale imitation délayée et peu harmonieuse du Vase brisé, soient trente-deux « vers immortels » ?

Emile Trolliet n’est pas seulement le plus généreux des critiques, il est aussi le plus joli des pédants. On peut ouvrir son livre au hasard ; on ne lira pas une page sans rencontrer une ou deux gentillesses de phrases, un ou deux sourires de mots : « Le liseron de Coppée,

Un liseron, Madame, aimait une fauvette,


grimpait avec un sans-façon si souple et si charmant, qu’il devait atteindre sans peine le perron ou balcon académique ». Sachez que Déroulède « est tricolore, ainsi que sa cocarde ». Et Trolliet, si vous vous prêtez à ses bavardages ingénieux et puérils, vous apprendra ce que « marque » le rouge de la cocarde et du cocardier, et leur bleu, et leur blanc. Je crois me rappeler qu’il y a du sang, de la pureté et d’ « éloquentes envolées dans l’utopie possible ! » L’instrument dont s’accompagnent les Chants du soldat n’est pas moins extraordinaire que