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informe que les gens pratiques qui font ce commerce sont des catholiques.

D’ordinaire, un vulgarisateur aime et admire les connaissances qu’il répand. M. Godard n’échappe pas à la loi. Mais son métier de catholique le force bien souvent à condamner, ou presque, au nom de la religion romaine. Si on lui permet d’étudier les philosophies hindoues, c’est à condition qu’il fera ressortir à chaque page leur infériorité en face de la doctrine de Jésus (telle, bien entendu, que l’enseigne l’Église avec un grand E). Ce qu’il y a, pour lui, de plus intéressant dans les sciences occultes, c’est de faire l’exact départ entre ce qui peut en être admis sans crime d’hérésie et ce qui blesse l’orthodoxie.

M. Charles Godard, qui auréole sa signature de divers titres éblouissants tels que « professeur agrégé de l’Université » ou bien encore « membre associé franc-comtois de l’académie de Besançon », est naturellement un esprit docile qui suit toujours quelque maître de très près et tremble de laisser échapper la traîne conductrice. Il n’ose jamais exposer une doctrine d’un de ces mouvements larges où une synthèse personnelle emporte et renouvelle des élé-