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chanteuses de salons et de cafés-concerts

Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux !

Mais quoique, selon un conseil de son grand-père maternel, la muse de M. Coppée regarde souvent au-dessous de soi pour apprécier son bonheur, elle garde toujours un accent plaintif, sans qu’on puisse deviner de quoi elle se plaint. Une pauvre petite bourgeoise anémique et geignarde, voilà, au fond, ce qu’est la femme à la démarche d’un rythme souple, aux boucles d’oreilles trop riches.

M. Coppée pourtant ne fut pas dépourvu de tout génie. Il n’avait rien et savait paraître riche. Pauvre qui vivait d’expédients, il faisait envier son opulence. Il convient d’admirer son habileté et de s’intéresser à sa carrière littéraire comme au plus adroitement composé des romans picaresques.

Sully-Prudhomme est un peu agacé de l’opinion qui le classe obstinément parmi les parnassiens. « Je m’y suis toujours senti un intrus pour les initiés et un fourvoyé pour les autres. » On ne tiendra nul compte de ses protestations tardives, et ici ce n’est pas le sentiment