Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
105
chanteuses de salons et de cafés-concerts

pierre ?… Je ne le dirai pas. Ma générosité dédaigneuse oubliera le Coppée actuel, le malade dont « la bonne souffrance » voit rouge, le prédicateur de militarisme et de sang. Je néglige la bave du gaga et le délire du fiévreux. Je juge le Coppée bien portant, celui qui, physiquement, vivait.

Il écrivit beaucoup de prose et beaucoup de vers. Sa familiarité fut toujours voulue et soignée, comme les grimaces d’un pitre bien rasé. Je viens de relire son œuvre, considérable par le temps qu’elle m’a pris. Je m’appliquais, désespéré de mes continuelles déceptions, à découvrir quelque beauté. Ah ! ce devoir, que d’anciens souvenirs et des souvenirs récents m’annonçaient si pénible, de quel effort inutile et irrité je m’efforçais de le transformer en plaisir…

Cet écrivain est mort et même, Lazare que Jésus ne visitera point, il sent déjà mauvais. Je note donc d’un geste rapide et dégoûté quelques-unes seulement des réflexions qui ont interrompu ou accompagné ma lecture.

La prose de M. Coppée est celle d’un écolier, qui s’applique consciencieusement, mais qui, à chaque ligne de son pensum, bâille. Toute-