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Encore un habile sans âme : François Coppée.

Un jour quelques jeunes gens, émus des souffrances hypocritement imposées à Oscar Wilde, essayèrent de ployer telles marionnettes puissantes à l’attitude qui pardonne et qui demande grâce. Coppée fut pressenti des premiers. Il était déjà trop jésuite pour dire « non » proprement. D’ailleurs on ne se refuse pas la joie de railler un vaincu définitivement brisé. M. Coppée signerait donc la pétition qu’on lui présentait. Seulement il ferait suivre son nom d’un de ses nombreux titres et serait pour la circonstance « François Coppée, de la société protectrice des animaux. » Dans un salon je l’entendis rire de sa plaisanterie de tortionnaire. Il était heureux du succès obtenu : ceux, en effet, qui auraient consenti le geste de miséricorde avaient reculé devant le ridicule et Coppée, auprès de quelques-uns de ces lâches hésitants, se félicitait de leur avoir « arraché une fameuse épine du pied. » Qu’est devenu depuis cet allié des juges et des bourreaux anglais, ce pharisien qui osa jeter la première