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main, dans la môme œuvre toutes les séductions doivent être réunies. « Cette jonction des trois arts dans les esprits des hommes, aux temps les meilleurs, est rapidement exprimée par ces mots du roman de la Rose, dans le Jardin de l’Amour :

Quand suis avant un pou alé,
Et vy un vergier grand e lé,
Bien cloz de bon mur batillé
Pourtrait dehors et entaillié
Ou maintes riches escriptures....

Et quand vous êtes à Florence, devant le campanile de Sainte-Marie-des-Fleurs, vous voyez la preuve de cette union des arts. Il y a là deux rangs de panneaux hexagones remplis de bas-reliefs. Quelques-uns sont de mains inconnues, d’autres d’André de Pise, de Lucca délia Robbia, deux sont de Giotto et de ceux-ci, l’un représente la Peinture, sous la forme d’un peintre dans sa bottega. Vous avez, dans ce bas-relief, une des pierres fondamentales de la tour la plus parfaitement bâtie en Europe. Or cette pierre a été sculptée par la main de son propre architecte, et, de plus, cet architecte-sculpteur, Giotto, était le plus grand peintre de son temps et l’ami du plus grand poète....

Aujourd’hui, loin que l’artiste veuille mener à bout un grand ensemble d’œuvres, il dédaigne de