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dée que la femme est seulement l’ombre et le reflet docile de son seigneur, lui devant une irraisonnée et servile obéissance, et dont la faiblesse s’appuie à la supériorité de sa force d’âme.

Ceci, dis-je, est la plus absurde de toutes les erreurs concernant celle qui a été créée pour venir en aide à l’homme. Comme s’il pouvait être aidé efficacement par une ombre, ou dignement par une esclave !

55. Voyons maintenant si nous ne pouvons pas arriver à une idée claire et harmonieuse (elle sera harmonieuse si elle est vraie) de ce que l’intelligence et la vertu féminines sont, dans leur essence et dans leur rôle, par rapport à celles de l’homme ; et comment les relations où elles se trouvent, franchement acceptées, aident et accroissent la vigueur et l’honneur et l’autorité des deux.

Et ici je dois répéter une chose que j’ai dite dans la précédente conférence : à savoir que le premier bénéfice de l’instruction était de nous mettre en état de consulter les hommes les plus sages et les plus grands sur tous les points difficiles et qui méritent réflexion. Que faire un usage raisonnable des livres, c’était aller à eux pour leur demander assistance ; leur faire appel quand notre propre connaissance et puissance de pensée nous trahit ; pour être amenés par eux jusqu’à une plus large vue — une conception plus pure — que la nôtre propre, et, pour recevoir d’eux la jurisprudence des tribunaux et cours de tous les temps au lieu de notre solitaire et inconsistante opinion.

Faisons cela maintenant. Voyons si les plus