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temps qu’elle n’est mue et ne veut être mue dans tous ses actes importants et décisions nationales par aucun autre amour.

31. Mes amis, je ne sais pas pourquoi aucun de nous parlerait sur la lecture. Nous avons besoin d’une discipline plus serrée que celle de la lecture ; en tous cas soyez certain que nous ne pouvons pas lire. Aucune lecture n’est possible pour un peuple dont l’esprit est dans cet état. Il n’y a pas une ligne d’un grand écrivain qui lui soit intelligible. Il est simplement et rigoureusement impossible à un public an lais en ce moment de comprendre un livre ou il y ait quelque pensée tant il est devenu incapable de penser lui-même dans la folie de sa rapacité. Heureusement votre maladie n’est pas jusqu’à présent beaucoup plus grave que cette incapacité de penser ; elle n’est pas la corruption de la nature intérieure, nous résonnons encore juste quand quelque chose vient nous frapper au plus intime de nous-mêmes ; et quoique l’idée que chaque chose doit « rapporter » ait infecté si profondément le but de toutes nos actions que même

    Stones of Venice, I, V, 90 : « L’amour de l’argent, le péché de Judas et d’Ananias, est assurément la racine de tout mal parce qu’il endurcit le cœur, mais la convoitise « qui est idolâtrie » (allusion à Colossiens, iii, 5), le péché d’Achab… qui cause bien plus de maux, mais est moins incompatible avec le christianisme. » Dans Unto This Last l’allusion est faite presque de la même manière que dans notre texte de Sesame : « Les écrits que (en paroles) nous déclarons divins, non seulement dénoncent l’amour de l’argent comme la source de tout mal, etc., etc., et nous ne nous en mettons pas moins à étudier la science de devenir riche comme le chemin le plus court pour arriver au bonheur de la nation. » Sur le péché d’Ananias, voir notamment Sésame, III, The mystery of Life, § 135, et On the old Road, II, § 72 (The Cestas of Aglaia.) (Note du traducteur.)