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mièrement, ceux qui s’insinuent en « rampant » dans le troupeau, ceux qui ne se soucient ni de la fonction ni du titre, mais de l’influence secrète et font toutes choses d’une manière occulte et astucieuse, se pliant à toute servilité de besogne ou de conduite, de manière seulement qu’ils puissent voir jusqu’au fond, sans être vus, — et diriger — les esprits des hommes. Puis ceux qui « s’introduisent » (c’est-à-dire se jettent) dans le troupeau, qui, par une naturelle insolence du cœur et une vigoureuse éloquence de la langue, et une persévérante et intrépide confiance en eux-mêmes, gagnent l’oreille de la foule et l’ascendant sur elle.

Enfin ceux qui grimpent, qui par leur travail et leur science qui tous deux peuvent être puissants et sains, mais qui sont mis égoïstement au service de leur ambition personnelle, obtiennent d’autres dignités, une grande influence, et deviennent des « Maîtres de l’héritage » sans être des « Exemples pour le troupeau[1] ».

22. Maintenant continuez :

D’autres soucis ils ne se mettent pas en peine
Que de savoir comment se pousser jusqu’au festin des tondeurs de brebis,
Aveugles Bouches !

Je m’arrête de nouveau, car ceci est une étrange

  1. I S. Pierre, v, 3, « Paissez le troupeau de Dieu qui vous est commis, veillant sur lui, non pour un gain déshonnête, mais par affection, non comme ayant la domination sur les héritages du Seigneur, mais en vous rendant les modèles du troupeau. » Les évêques dont parle Ruskin renversant donc exactement le modèle proposé par S. Pierre. (Note du traducteur.)