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CHAPITRE IV

INTERPRÉTATIONS


1. C’est un privilège reconnu à tout sacristain qui aime sa cathédrale, de déprécier par comparaison toutes les cathédrales de son pays qui y ressemblent, et tous les édifices du globe qui en diffèrent. Mais j’aime un trop grand nombre de cathédrales, quoique je n’aie jamais eu le bonheur de devenir sacristain d’aucune, pour me permettre l’exercice facile et traditionnel du privilège en question, et je préfère vous prouver ma sincérité et vous faire connaître mon opinion dès le début, en confessant que la cathédrale d’Amiens n’a pas à tirer vanité de ses tours, que sa flèche centrale[1] est simplement le joli caprice d’un charpentier de village, que son ensemble architectural est, en noblesse, inférieur à Chartres[2], en sublimité à Beauvais, en splendeur décorative à Reims, et à Bourges, pour la grâce des figures sculptées. Elle n’a rien qui ressemble aux jointoiements et aux moulures si habiles des arcades de Salisbury ;

  1. La flèche d’Amiens est une flèche de charpente (Voir Viollet-le-Duc, art. Flèche). — (Note du Traducteur.)
  2. Voir Lectures on Art, 62-65. Le passage cité plus haut de The two Paths a plutôt trait à la sculpture. — (Note du Traducteur.)