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apprennent et dont le plus important est que vous ne pouvez pas rendre plane l’écorce d’une orange sans l’ouvrir et que vous ne devez pas, si vous dessinez des pays sur l’écorce non entamée, les étendre ensuite pour remplir les vides.

L’orgueil britannique qui ne se refuse pas le luxe de Walter Scott et de Shakespeare à un penny, pourra assurément dans sa grandeur future se rendre possesseur d’univers à un penny pirouettant convenablement sur leur axe. Je peux donc supposer que mes lecteurs pourront suivre sur une sphère pendant que je parlerai du globe terrestre ; et sur un tracé convenablement réduit de ses surfaces pendant que je parlerai d’un pays.

8. Si le lecteur peut les avoir maintenant sous les yeux ou au moins recourir à une carte bien dessinée des deux hémisphères avec des méridiens convergents, je le prierai d’abord de remarquer que, bien que l’ancienne division du monde en quatre quartiers soit à peu près effacée aujourd’hui par l’émigration et le cable transatlantique, pourtant la grande question qui domine l’histoire du globe n’est pas de savoir comment il est divisé ici et là, au gré des rentrants et des saillies de terre et de mer mais comment il est divisé en zones de latitude par les lois irrésistibles de la lumière et de l’air. Il n’y a souvent qu’un intérêt très secondaire à savoir si un homme est Américain ou Africain, Européen ou Asiatique ; mais c’est un point d’un intérêt extrême et décisif de savoir s’il est Brésilien ou Patagon, Japonais ou Samoyède.

9. Au cours du dernier chapitre j’ai demandé au lecteur de bien retenir la conception de la grande division climatérique qui séparait les races errantes de