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DE S. ALEXANDRE, etc.

provinces de l’empire contre l’église. Mais ce fut particulièrement dans la province de Lyon qu’elle causa de plus grands ravages ; et les traces qu’elle y laissa furent d’autant plus funestes et en plus grand nombre, qu’elle la trouva peuplée d’un plus grand nombre de fidèles. Les magistrats et les officiers d’armée, les soldats et le peuple travailloient de concert, et avec une égale animosité, à détruire la religion, en employant contre elle toute sorte de tourmens, et persécutant sans relâche tout ce qui portoit le nom de chrétien, sans faire de distinction, ni d’âge, ni de sexe. Les noms de quelques-uns ont été conservés avec les circonstances de leur mort ; mais il y en a beaucoup plus, qui, pour avoir fini leurs jours dans les chaînes et dans l’obscurité d’une prison, ou ayant péri dans quelque émotion populaire, ont été confondus dans la foule, et ne sont écrits que dans le livre de la vie bienheureuse. Car après cet horrible carnage des chrétiens dont le sang remplit la ville de Lyon, et fit changer de couleur aux eaux du Rhône (ainsi qu’on le peut voir dans la lettre que les très-illustres églises de Vienne et de Lyon écrivirent sur ce sujet aux églises d’Asie et de Phrygie), les païens crurent avoir entièrement éteint le nom de la religion de J. C. Ce fut pour lors qu’Epipode et Alexandre, qui en faisoient une profession secrète, furent dénoncés au gouverneur par leurs propres domestiques. Ce magistrat, en colère de ce que

Tome I.
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