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amour de la science : dans l’état actuel des relations qui existent entre l’Amérique et l’Europe, et d’après les partis qui divisent le Brésil, on conçoit aisément que l’habitant soit prompt à supposer au voyageur des vues qui ne sont pas de nature à augmenter sa confiance. Du reste, il y a dans les relations sociales des hommes de toutes les conditions, et surtout dans celles des colons aisés avec lesquels le voyageur peut se trouver en rapport, une observation de convenances qui est trop générale pour que dans leur accueil ou dans leur fréquentation habituelle ils laissent apercevoir à l’étranger cet éloignement ou cette méfiance.

Quant aux frais d’un voyage en Brésil, ils sont beaucoup moindres qu’on pourrait le penser. Le séjour des villes maritimes est fort cher, et peut-être celui de Rio-Janeiro est-il le plus cher de tous, lorsqu’on veut, jusqu’à un certain point, y vivre comme en Europe ; mais dans l’intérieur, dès qu’on a fait face aux premières dépenses pour acheter des mulets et des chevaux, dès que l’on a pourvu pour un temps assez long aux provisions et aux autres objets nécessaires, en les achetant là où ils coûtent le moins, on peut voyager pendant des semaines et pendant des mois entiers sans trouver l’occasion de faire une dépense considérable. Le prix d’un bon mulet est de 50 à 60 piastres. Un homme, accompagné d’un nègre, peut, avec une bête pour sa monture et une bête de somme, voyager toute l’année pour 500 piastres. Naturellement ces indications, et ce que nous avons dit ici, sur ce qui est nécessaire pour parcourir le Brésil, ne s’appliquent pas au cas où le but particulier que se propose un voyageur, lui prescrirait des dispositions et des mesures de précaution spéciales. Ainsi le naturaliste, par exemple, sera obligé à bien plus de dépenses ; pour la conservation et le transport de ses collections il aura besoin de plus de compagnons, de plus de bêtes de réserve, et il lui faudra plus d’attention et une habitude achetée souvent au prix d’incidens désagréables. Mais le détail de toutes ces particularités est étranger à notre but 5 nous n’avons pu nous en proposer d’autre ici, que de dépeindre la manière ordinaire de voyager dans le Brésil.



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