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donnait une fête aux Indiens d’un aldéa fondé par lui. En vain on leur prodigue les soins les plus empressés dans leurs maladies, en vain, quand ils sont dans le dénuement, on leur fournit des alimens et des boissons, ils vous quittent sans la moindre marque de reconnaissance. Les Indiens paraissent sous un jour plus favorable dans le voisinage des grandes villes, où déjà depuis plusieurs générations ils ont abandonné leur état sauvage, où ils se sont en grande partie mêlés à d’autres races, où, enfin, ils diffèrent peu des classes inférieures du reste de la population. Toutefois le mélange du sang américain avec celui des blancs est rare ; les Indiennes ont peu d’attraits, et jamais une femme blanche ne songerait à s’unir à un Indien. Il paraît que dans les premiers temps de la découverte et de la conquête les Européens s’adressaient plus souvent aux Américaines, tant parce qu’ils n’avaient ni femmes blanches ni Négresses, qu’à raison de ce qu’alors peut-être les Indiennes étaient plus attrayantes. Il est fort ordinaire de voir des descendans de Nègres et d’Indiennes ; car celles-ci préfèrent de beaucoup les Nègres aux hommes de leur race : les Indiens, au contraire, méprisent les Nègres, et croiraient se déshonorer s’ils entretenaient des relations avec une Négresse.


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