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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



XLI. — Un diacre impudique, après avoir fait son jour de service au saint sépulcre et au saint martyrium, eut commerce avec une femme, et il vint coucher, comme de coutume, au saint lieu du Golgotha dans une chambre du haut et, comme c’était l’été, sur un lit recouvert d’un tapis. Les portes étant fermées, une voix se fit entendre : « Ô de quelle impureté Juvénal a rempli ma maison ! Ils l’ont souillée ! Jetez dehors cet être corrompu. » Le matin, comme les portes restaient fermées, on le trouva sur la place située devant le saint martyrium, couché dans le lit et il était un objet de dérision ; de la sorte, comme beaucoup de gens accoururent, il fut réveillé, sentit son ignominie, se repentit et dit à tout le monde son péché en pleurant et, à ce récit, chacun fut saisi de crainte et de stupeur. C’est pourquoi Juvénal, couvert de honte, lui interdit le service.

À ce propos, (notre) père nous disait, en parlant du bienheureux Gérontius[1], diacre, qui appartenait alors au monastère de la bienheureuse Mélanie, qu’il jeûnait deux fois[2] quand il était sur le point de prendre en ce lieu le service du soir[3].

  1. Ce n’est sans doute pas ce diacre, devenu prêtre, qui dirigea, pendant quarante-cinq ans (439-484), les monastères de Mélanie après la mort de celle-ci (31 déc. 439), Raabe, p. 31, et Revue de l’Orient Chrétien (S. Vailhé), t. V (1900), p. 32-36. Il fut expulsé, en 484, par l’archimandrite Marcien qui avait été son ami.
  2. Litt. : Duo duo jejunabat.
  3. « Du jour » B.