Page:Rufus - Patrologia orientalis, tome 8, fascicule 1, n°36 - Plérophories.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[515]
115
LVIII. — CONTRE JUVÉNAL.



tendrait à affirmer deux natures et qui avez anathématisé ceux qui ont osé ou oseraient penser et enseigner ainsi, comment ne seriez-vous pas coupables et prévaricateurs, vous qui avez restauré à Chalcédoine les choses mêmes que vous aviez détruites auparavant[1], (et cela) par crainte des hommes et pour satisfaire et flatter un empereur impie, et qui avez reçu sans jugement les impies Théodoret et Ibas, excommuniés et déposés pour cette impiété. Et ce n’est pas seulement une fois, mais deux, trois, quatre et cinq fois, que vous êtes tombés dans cette sorte de prévarication après avoir renversé l’impiété, vous l’avez relevée à nouveau. En effet, comme je l’ai dit, au concile d’Éphèse vous avez condamné ce dogme[2] impie et à Constantinople vous l’avez rétabli avec Flavien, le partisan des deux natures ; puis, peu de temps après, au second concile d’Éphèse, que présida un homme saint, le patriarche orthodoxe Dioscore, assisté par Juvénal et par la foule des évêques orthodoxes, vous avez détruit l’impiété, et, au bout de quelque temps, vous l’avez restaurée publiquement au concile de Chalcédoine, et, comme je l’ai dit plus haut, vous avez reçu sans jugement Théodoret et Ibas, eux qui étaient déposés pour

  1. Nestorius et Eutychès sont d’accord avec notre auteur pour dire que Cyrille et le premier concile d’Éphèse ont condamné la locution « deux natures ». Cf. Le livre d’Héraclide de Damas, p. 294 à 298 et passim.
  2. δόγμα.