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rend les effets souvent nuls ; on doit donc les varier quand on les prend comme préservatifs, & dans les maladies chroniques ils doivent être administrés avec ordre, avec précaution & avec prudence ; mais le premier de tous les médicamens, inspiré par la nature, est l’eau, & l’on guériroit beaucoup de maladies par son seul usage, si les médecins étoient assez patiens pour attendre les mouvemens critiques de la nature, & les malades pour supporter leurs maux. M. Ami.


MÉDICINIER. (Voyez Riccin)


MÉLÈSE ou LARIX. Tournefort le place dans la troisième section de la dix-neuvième classe des arbres à fleurs mâles séparées des fleurs femelles, mais sur le même pied, & dont le fruit est en cône, & il l’appelle Larix folio deciduo, conifera. Von Linné le classe dans la monoécie monodelphie, & l’appelle pinus larix.

Fleur. À chaton, mâles & femelles sur le même pied ; les fleurs mâles, disposées en grappes, composées de plusieurs étamines réunies à leur base en forme de colonne, & de plusieurs écailles qui tiennent lieu de calice & forment un chaton écailleux. Les fleurs femelles composées d’un pistil, rassemblées deux à deux sous des écailles qui forment un corps ovale, cylindrique, qu’on nomme cône.

Fruits. Cônes, moins alongés, plus petits, plus pointus que ceux du sapin ; d’un pourpre violet.

Feuilles. Petites, molles, obtuses, rassemblées en faisceau.

Port. Grand arbre, l’écorce de la tige lisse, celle des branches raboteuse, presqu’écailleuse : les branches divisées, étendues, pliantes, inclinées vers la terre, le bois tendre, résineux, les feuilles rassemblées par houppes sur un tubercule de l’écorce ; elles tombent & se renouvellent chaque année, ce qui le distingue du cèdre du Liban (Voyez ce mot) qui est une espèce de mélèse, dont les cônes sont très-gros, ronds & obtus : les cônes du mélèse sont adhérens aux tiges, & distribués le long des branches.

Lieu. Les Alpes, les montagnes du Dauphiné, &c.

La seconde espèce est le mélèse noir d’Amérique, à petits cônes lâches, & à écorce brune.

La troisième, le mélèse de Sibérie, à feuilles plus longues & à plus gros cônes.

La quatrième, le mélèse nain.

La cinquième, le mélèse à feuilles aiguës, ou cèdre du Liban, dont il a été fait mention au mot Cèdre.


Section première.

Est-il possible de multiplier le mélèse ?


Il est surprenant qu’on n’ait pas songé à multiplier en France un arbre si précieux, & il est plus surprenant encore, que dans nos environs, on ne le trouve que dans les Alpes, chez les Grisons, en Savoye & en Dauphiné. À quoi tient donc cette localité ? pourquoi ne viendroit-il pas aussi bien sur les Pyrénées ? Une vieille tradition dit que le mélèse ne croît que sur les hautes montagnes, au-dessus de la région des sapins, & au-dessous de celle des