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albo. Von Linné la nomme lamium album, & la classe dans la didynamie gymnospermie.

Fleur. Blanche, la lèvre supérieure obtuse, entière, en forme de cuiller, l’inférieure plus courte, échancrée, & en forme de cœur. B représente la lèvre supérieure de la fleur, & fait voir le pistil & les quatre étamines, dont deux plus grandes & deux plus courtes… C représente le calice fermé & de profil… D le fait voir ouvert & terminé en filets aigus.

Fruit. Quatre semences triangulaires, tronquées, placées dans l’intérieur du calice.

Feuilles. En forme de cœur, pointues & portées sur de longs pétioles, couvertes d’un duvet ou amas de petits poils, qui ne causent à la peau de celui qui les touche, ni démangeaison, ni cuisson comme les autres orties. Ainsi, le nom d’ortie, qui vient de brûler, de cuire, est ici mal appliqué.

Racine. A. Rameuse, fibreuse, rampante, la plante est vivace.

Port. Tiges hautes d’un pied environ, carrées, grêles, creuses, un peu velues, noueuses. Les fleurs placées en manière d’anneau tout-autour & presque adhérentes aux tiges. Les feuilles florales, éparses, entières, quelques-unes en forme d’alêne au milieu des bouquets ; les autres feuilles opposées, deux à deux.

Lieu. Les haies, les buissons, sombre ; fleurit en mai, juin & juillet.

Propriétés. Saveur des feuilles, austère & légèrement amère ; elles sont sans odeur. Celle des fleurs est douce, aromatique, & leur saveur médiocrement âcre.

Usage. Celui des feuilles, nul. On prescrit très-inutilement l’infusion des fleurs pour arrêter les hémorragies internes, puisqu’elles échauffent & augmentent sensiblement les forces vitales. Les fleurs macérées au soleil, dans l’huile d’olive, sont recommandées comme un baume excellent pour les blessures des tendons. L’action de la chaleur du soleil doit avoir rendu cette huile rance, par conséquent âcre & caustique. La causticité doit encore être augmentée par la chaleur & l’inflammation de la peau.


LAMPAS. Médecine vétérinaire. Si le tissu dont sont formées les gencives dans la mâchoire antérieure du cheval, accroît considérablement en consistance, s’il se prolonge contre nature, & de manière à anticiper sur les dents incisives ou les pinces, alors nous disons que l’animal a la fève ou le lampas. Cet accident est assez fréquent dans les jeunes chevaux, ou pour mieux dire, dans les poulains, & très-rare dans les vieux chevaux.

Nous voyons journellement à la campagne, que pour ôter cette prétendue fève ou lampas, on a coutume de brûler cette partie avec un fer rouge. Cette opération n’ôte certainement pas à l’animal le dégoût qu’on lui suppose, mais elle lui cause un mal réel. Ne vaudroit-il pas mieux, au contraire, pour guérir cette prétendue maladie, laver souvent cette partie avec une infusion résolutive, ou avec des aulx pilés & du sel jeté dans du vinaigre, ou bien avec l’oxymel simple. M. T.


LAMPSANE ou CHICORÉE DE ZANTE. Toumefort la place dans la