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choir, faire sortir celles qui se couchent dans les panniers, & les forcer à retourner sur le juchoir : elles les remplissent d’ordures, & les poules abandonnent & vont pondre leurs œufs souvent dans des lieux écartés ; alors ils sont presque toujours perdus pour le maître.

Le juchoir pour les dindes pendant l’été, est ordinairement une vieille roue de charrette, implantée sur un pied droit au milieu de la baise cour.


JUGERÉE. Mesure de terre en usage chez les Romains ; elle désignoit, comme le mot journal, l’étendue de terrein labourable dans un jour par une charrue.


JUJUBE. JUJUBIER. (Voyez pl. III, page 102). Tournefort classe cet arbre dans la septième section de la vingt-unième classe des arbres à fleur en rose, dont le pistil devient un fruit à noyau, & il l’appelle ziziphus. Von Linné le nomme rhamus ziziphus, & le classe dans la Pentandrie Monogynie.

Fleur ; en rose, composée de cinq étales très-petits, attachés par leur base sur le bord du tube du calice, de manière qu’ils sont fort éloignés de l’ovaire, comme on le voit en A, où la fleur est représentée de face. Les étamines au nombre de cinq ; le pistil au centre de la fleur B représente le calice vu en-dessous.

Fruit C ; baie ovale, verte avant sa maturité, d’un rouge orangé lorsqu’elle est mure. D la représente coupée transversalement, pour laisser voir l’espace qu’occupe le noyeau E, lequel est coupé en F, & renferme l’amende G.

Feuilles ; ailées, à queues courtes, portées sur une queue longue ou pétiole commun ; elles sont ovales, oblongues, simples, à trois nervures principales, dentées en manières de scie, luisantes, unies, d’un verd clair.

Port ; je ne sais pourquoi tous les écrivains le placent parmi les grands arbrisseaux ; sans doute que dans nos provinces du nord il n’y excède pas la grandeur ordinaire. Il n’en est pas ainsi dans celles du midi, où l’on voit des troncs de douze à quinze pouces de diamètre, s’élever aussi haut que les plus grands poiriers, & se charger de branches aussi fortes. L’écorce de cet arbre est rude, gercée ; les jeunes branches pliantes, garnies à leur insertion de deux aiguillons durs, piquans, presque égaux. Les fleurs très-petites, presque blanches, naissent des aiselles des feuilles, soutenues par de courts pédicules ; les feuilles sont alternativement placées sur leur pétiole commun.

Lieu ; nos provinces méridionales, où il fleurit en mai & en juin.

Propriétés ; le fruit est nourrissant, doux, agréable, quoiqu’un peu fade. Il est expectorant, adoucissant, légèrement diurétique. Il est indiqué dans la toux essentielle, la toux cathédrale, l’asthme convulsif, dans les espèces de maladies où il faut aider & soutenir l’expectoration, & dans la colique néphrétique par des graviers.

Usages ; le fruit desséché dans les tisanes & apozêmes pectoraux.

Culture ; on le plante, dans les provinces du midi, avec les arbres fruitiers ordinaires. Il n’exige aucune culture particulière. Sa végéta-